Eloi Adjavon se prononce sur son parcours

L’athlète togolais Eloi Adjavon était au départ de l’épreuve du triathlon hier mercredi 31 juillet 2024 au ponton Alexandre III. Sur le parcours, notre compatriote a rivalisé avec des athlètes de très haut niveau et le courant dans la Seine a rendu l’épreuve plus difficile.

1,5 km de natation dans la Seine, 40 km de vélo, 10 km de course à pied, ce sont les disciplines qui ont fait le triathlon aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Eloi Adjavon qui est le premier triathlète de l’histoire du Togo aux Jeux Olympiques, malgré le fait qu’il s’est fait « laper » (en retard d’un tour sur le 1er) avec trois autres athlètes au vélo comme l’exige le règlement, est fier de son parcours.

« C’était une expérience incroyable, une expérience unique pour moi. C’est la première fois que je fais une course de cette ampleur et c’était un moment magique de pouvoir faire la course contre des personnes que j’ai l’habitude de voir à la télé et les plus grands noms du triathlon mondial. La natation, ça s’est franchement pour moi super bien passé jusqu’à la première bouée. J’ai pris un très bon départ, j’étais devant des nageurs qui sont les meilleurs de la discipline. J’ai réussi à rester dans le coup et dans le groupe jusqu’à la première bouée et là j’ai voulu basculer et vraiment essayer de rester perpendiculaire au courant pour ne pas trop me faire décaler. Le courant était tellement fort que je me suis vraiment fait déporter et là j’ai perdu le contact avec le groupe. », décrit-il. « Sur le retour de la première boucle, j’étais de plus en plus distancé. Puis à la fin de la deuxième boucle, j’ai fait toute seule. Tout seul contre le courant, c’était impossible de revenir. Tout à fait, je ne suis pas le meilleur nageur de tous les gars qui étaient présents et si même pour eux c’était difficile, alors pour moi c’était vraiment excessivement difficile. Je retiens surtout le moment qui m’a le plus ému, c’était sur les Champs-Elysées où je savais que le groupe arrivait derrière, qu’ils allaient certainement me reprendre. Je me suis dit, vas-y profite du moment et il y a eu un échange vraiment fort avec le public où je l’ai salué, il me rendait de l’énergie et ça m’a vraiment ému. J’ai failli pleurer et c’était vraiment un beau moment d’échange d’énergie si je peux dire. », ajoute le triathlète togolais.

« C’est super, je ne savais pas qu’il y avait des images là-dessus. C’est magnifique, c’est d’autant plus beau, parce que pour moi c’est ça aussi le sport, c’est de féliciter tous ceux qui font l’effort parce qu’au final, on est tous là pour faire de notre mieux et il y en a qui sont devant et il faut qu’il y en ait qui sont derrière, sinon on ferait la course tout seul. Moi je suis franco-togolais donc c’est vraiment le mix parfait pour moi, c’était de venir représenter mon pays le Togo dans mon autre pays la France.

Ça fait 100 ans que les Jeux sont déroulés à Paris et il y a eu beaucoup de symbolique, il y avait beaucoup de beauté dans la possibilité d’être là et de faire marier mes deux pays d’ailleurs. Je ne sais pas si on le voit d’ici mais tout au bout il y a le drapeau français qui vole juste à côté du drapeau togolais et si ça c’est pas un signe je ne sais pas ce que c’est. Oui le niveau c’est le niveau en natation, il y a encore un grand écart entre moi et les meilleurs. Si j’ai la capacité de progresser pour rester dans le groupe et même à la fin et donc d’être dans un groupe à vélo, t’es moins seul et tu dépenses moins d’énergie pour rester dans la vitesse, rester rapide et pas se faire reprendre », a-t-il indiqué.

« J’aurais pu aller jusqu’au bout du vélo, et après en course à pied, au moins finir. Le problème, c’est cette règle que si tu te fais laper à vélo, t’es obligé de sortir. Donc il faut que je réduise l’écart en natation, en allant de l’avant, pour espérer avoir plus de marge à vélo, pour terminer le parcours vélo. Et là après en course à pied, qui est d’ailleurs mon point fort, faire parler ça. Tout à fait, moi je connais pas très bien Paris, mais je connais ces endroits-là, je connais l’iconique Champs-Élysées, dans le monde du cyclisme particulièrement, tout le monde le connaît, et d’avoir l’occasion de rouler dessus, et d’être soutenu dessus, et c’était un parcours magnifique, c’est un parcours rapide, c’est un parcours roulant, c’est vraiment très agréable à rouler, et on est 110 avec les femmes à avoir eu l’occasion de faire ça dans le monde, donc je suis vraiment très très content et très heureux de faire partie de ces gens là. Moi ce que je veux dire c’est, j’espère que si ça a pu faire une chose, c’est de vous inspirer, et je suis certain qu’il y a beaucoup de gens au Togo qui ont plus de talent que moi, et si moi je peux être là aujourd’hui, il n’y a aucune raison que vous ne puissiez pas, donc que ce soit le triathlon, que ce soit l’aviron, que ce soit n’importe quel autre sport, il faut y aller, il faut oser rêver, et voilà, on peut être ici et faire mieux que moi », a déclaré Eloi Adjavon.

Trois athlètes togolais restent encore en compétition, à savoir Jordano Daou en natation 50m nage libre, Adèle Gaïtou dans la même épreuve et Naomi Akakpo au 100m plat en athlétisme.