Sahbi Khardani analyse la participation d’Akoko Komlanvi
Le coach tunisien d’aviron, Sahbi Khardani du Centre de Développement Lac Tunis où Akoko Komlanvi a fait ses préparatifs dans le cadre de sa bourse olympique, donne son appréciation de la participation de notre compatriote aux JO Paris 2024.
« Il faut dire tout d’abord que c’est un exploit pour Akoko Komlanvi d’être aux Jeux Olympiques Paris 2024, sachant qu’il y a beaucoup de pays qui n’ont pas pu se qualifier dans son épreuve comme l’Egypte avec tous ses moyens, le Zimbabwé et les autres qui ne sont pas là. Elle mérite d’être ici. Elle a travaillé. Akoko Komlanvi est une fille très disciplinée, très engagée. Parlant de compétition, il faut dire qu’ici, il y a les 33 meilleurs bateaux du monde. Il y a les 11 meilleurs bateaux des championnats du monde de l’année dernière et les autres sont passés par la qualification continentale et après, il y a eu la pression de la première course. C’est sa première course aux Jeux Olympiques. C’est le très haut niveau. Sur le plan technique, elle est à 80% de niveau et sur le plan engagement, on n’a pas de problème avec elle.
Elle a amélioré son chrono sur la 2ème course. Il faut continuer à travailler. Elle gagne plus d’expériences. Elle sait désormais comment mieux gérer l’effort au très haut niveau, comment faire la tactique de course. Vous savez que l’aviron, c’est un sport où l’athlète prend son bateau et est seul, sans le coach, on ne peut pas lui parler jusqu’à la fin de la course, comme d’autres disciplines.
Le choix, la qualité, la concurrence et la motivation jouent en faveur d’Akoko Komlanvi. Elle doit continuer à travailler sur sa morphologie. C’est la seule fille aux JO qui a 60kg, un poids léger. On n’a pas une baguette magique pour lui faire gagner beaucoup plus de muscle en un an ou deux. Il lui faut travailler sur le long terme. Elle a un déséquilibre sur la force des jambes et sa partie supérieure. Donc le travail doit continuer. Il faut avoir plus de moyens basiques pour l’aider. Si elle continue de travailler de façon fulgurante, elle doit pouvoir progresser et faire partie du Top 15 Mondial dans la perspective des prochaines compétitions.
L’aviron, c’est un sport d’endurance. Il faut toujours garder une marge. Après, la performance dépend de beaucoup de facteurs dont le mental. Si mentalement ça va, elle est épanouie, elle peut donner beaucoup de choses encore. »